Quelques éléments de réponses aux questions !
Nous avons décidé d'être assez complet, bon courage pour la lecture mais on espère que vous y trouverez des choses intéressantes ! Ce n'est pas de la science infuse mais ce qui est enseigné dans nos formations. Il y a certainement des choses qui peuvent se discuter !
La Chamoniarde est une association de prévention et sensibilisation aux risques en montagne mais aspire à devenir un bar branché où il est bon de se retrouver !
Vous retrouvez toutes les infos concernant notre histoire, nos missions sur notre site : https://www.chamoniarde.com/
En général, les accidents arrivent
En ski de rando comme dans toute activité de montagne, le risque d’accident fait partie intégrante de la pratique. Inutile de nier la dangerosité des sports de montagne, qui représentent 37% des décès sportifs accidentels (50% en Suisse, pays plus montagnard). Les accidents de ski de rando représentent 497 interventions des secours en France en 2022 (dont 13 personnes décédées).
Beaucoup ? Pas beaucoup ? Difficile à dire car il y a très peu de données fiables concernant le nombre de pratiquants… À titre indicatif, le bilan annuel des noyades s’élève à 252 morts en 2022.
Seule certitude, les médias, qui les mettent fréquemment à la une de l’actualité, alimentent parfois un certain « fantasme de la montagne dangereuse », contribuant à en faire un milieu particulièrement « à risque » aux yeux de l’opinion publique.
Plus de la moitié des secours en montagne sont dus à des personnes qui commettent des erreurs. Les risques objectifs sont beaucoup plus rarement en cause. Les facteurs humains sont quasi systématiquement impliqués dans les accidents (fatigue, mauvais choix de course, technique de progression inadaptée, mauvaise gestion des horaires, excès de confiance…) à contrario du matériel (seulement 1% des accidents).
Contrairement aux idées reçues, le manque d’expérience est rarement en cause dans les accidents. Les pratiquants confirmés et « du coin » seraient même les plus touchés, et notamment les hommes d’une quarantaine d’année. Le fait qu’ils soient plus actifs suffit-il a expliquer ces chiffres ? Ou se font-ils plus facilement piéger (excès d’engagement, de confiance, mauvaises habitudes…) ?
Mieux se connaitre soi-même et les autres, mieux connaitre l’environnement où l’on évolue, mieux choisir et préparer sa sortie, mieux communiquer sont autant de pistes à creuser afin d’améliorer sa gestion du risque.
Focus sur les accidents d’avalanche
15 à 20% des personnes emportées en avalanche décèdent…En France, cela représente en moyenne 30 personnes par an (80 dans l’arc alpin). On observe une très forte variation d’une année sur l’autre, en lien avec les conditions nivologiques (40 en 2020-2021 contre 9 en 2021-2022).
Danger d’avalanche signifie automatiquement danger de mort. L’objectif premier est donc de ne pas se faire prendre, en appliquant un ensemble de mesures préventives (lecture du bulletin, choix et préparation de l’itinéraire, observation et analyse sur le terrain, stratégies et méthode de progression...). En cas d’accident, tout se joue très très vite..et il est primordial de savoir réagir.
L’asphyxie constitue les ¾ des décès des avalanchés. Sous la neige, il est vite difficile de respirer : les chances de survie diminuent drastiquement au bout de 15 minutes. Seulement la moitié des personnes complètement ensevelie survivent.
Le temps qui s’écoule entre l’ensevelissement et le dégagement de la ou des victimes doit être le plus court possible (chaque minute sous la neige représente 2% de moins de chance de survie). Il est fondamental d’avoir tout le matériel de sauvetage, de savoir s’en servir, de mettre en place la stratégie de de sauvetage adaptée, d’effectuer les premiers gestes de secours. Cela ne s’improvise pas et il faut s’entraîner régulièrement pour connaitre son matériel, maitriser les techniques de recherche, automatiser tous les gestes pour ne pas se faire dépasser face à une situation forcément stressante.
Trois actions sont possibles pour augmenter les chances de survie :
- Minimiser la profondeur : sac « air bag », absence de leachs et de dragonnes
- Prolonger la survie sous la neige : Avalung, protection voie aériennes
- Réduire la durée d’ensevelissement : port du DVA, partenaires entrainés
Les traumatismes engendrés directement (fortes compressions pendant l’écoulement, obstacles) ou indirectement (saut de barres rocheuses…) par l’avalanche représentent la deuxième cause de décès, loin devant l’hypothermie.
96% des accidents sont dus à une avalanche de plaque, le plus souvent déclenchées par les pratiquants eux-même. Dans 40%, des cas, le déclenchement se fait à distance.
Presque la moitié des accidents interviennent par risque 3, preuve que ce risque marqué (et non pas moyen ou modéré) est parfois mal interprété.
1/3 des accidents ont lieu à la descente, 1/3 à la montée et 1/3 en stationnement ! Cela démontre que l’on pourrait réduire significativement (60% des cas) le nombre d’accident sans empiéter sur le plaisir de glisse en choisissant mieux l’itinéraire de montée et les ilots de sécurité pour s’arrêter.
La plupart des accidents ont lieu dans des pentes comprises entre 30 et 40°.
70% des accidents ont lieu dans les versants nord, propices à la création et au maintien de conditions nivologiques instables (neige sèche, couches fragiles...).
L’utilisation de plus en plus systématique du matériel de sauvetage (DVA, pelle, sonde, sac airbag), la maitrise des techniques de sauvetage ainsi que le respect des règles de conduite de groupe ont semble-t-il permis de diminuer sérieusement le nombre et le bilan des accidents d’avalanche, malgré une nette augmentation du nombre de pratiquants.
En revanche, le nombre d’accidents multi-victimes, en particulier à la montée (ski de randonnée, raquettes) reste lui préoccupant et représente ¼ des avalanches.
Sources : SNOSM (Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne), Santé Publique France, ANENA, Data-avalanche, PGHM de Haute-Savoie…
Pour choisir une sortie adaptée, je tiens compte de
Lors de la préparation d’une sortie en ski de rando, il faut logiquement tenir compte des conditions du terrain :
- La météo annoncée (couverture nuageuse/visibilité/précipitations, températures, vent…)
- Les conditions du moment (enneigement, qualité de la neige...)
- La stabilité du manteau neigeux en lisant et analysant le BERA
- Les aspects logistiques (ouverture des routes, remontées mécaniques, refuges etc)
L’analyse de l’accidentologie le démontre, il est impératif de se concentrer également sur l’humain :
- Niveau technique et physique de moi-même et des autres
- Avoir tout le matériel nécessaire, en bon état et savoir s’en servir
- Motivations et attentes similaires au sein du groupe
- Mood du moment ? fatigue ? nombre de sortie cette saison ? retour de blessure ?
- Contraintes de timing ou autres ?
SYNTHESIS (https://www.data-avalanche.org/synthesis/) permet de retrouver la plupart des informations nivologique des Alpes française nécessaires à cette préparation.
La Cartographie Systémique des Vigilances(CSV), outil développé par le guide Paulo Grobel constitue une excellente méthode afin de structurer cette démarche (https://www.paulogrobel.com/csv/). Elle est dorénavant enseignée dans nos formations.
Pour préparer une sortie,
Une course en montagne ne s’improvise pas. Il faut prendre le temps et la préparer correctement, avec méthodologie et rigueur en se posant un certain nombre de questions : définir le projet, prendre l’info, adapter l’objectif.
Pour cela, il faut se renseigner sur l’itinéraire au travers des topos, des cartes/appli, des sorties insérées dans les sites collaboratifs (C2C, Skitour, etc…) afin de :
- définir une durée globale/timing de la course en fonction du niveau de chacun, du dénivelé, de la distance et des passages techniques, et fixer des barrières horaires
- lister les passages clés (passages techniques, points de non-retour…)
- si besoin, élaborer des stratégies de progression ou pour franchir les passages clés afin de pouvoir prendre les bonnes décisions et s’adapter plus facilement une fois sur le terrain
- identifier les dangers et leurs localisations et étudier les moyens de réduire le risque
- identifier d’éventuelles échappatoires ou plan B, C, D
Là aussi, la CSV est une excellente option afin d’automatiser cette démarche tout en impliquant tout le monde dans le projet.
Enfin, il faut essayer de glaner de l’info concernant les conditions récentes. La Chamoniarde n’existe pas partout et surtout ne sait pas tout. Il faut donc également faire marcher son « réseau » d’amis, appeler les refuges, les compagnies de guide locales etc.
Il s’agit de ne pas faire LE mauvais choix et se retrouver « au mauvais endroit au mauvais moment avec les mauvaises personnes ».
Je pars en rando,
Bien choisir ses coéquipiers est le facteur humain le plus important. Trouver le juste milieu suivant la sortie ou le niveau des participants est primordial.
Plus le groupe est petit, plus on est flexible et rapide mais l’efficacité peut être limitée en cas d’action de secours.
Plus on est nombreux, plus la gestion de la course est complexe et ralentie, on augmente donc l’éventualité d’avoir un problème (casse, fatigue, blessure…) mais on dispose de plus de main d’œuvre en cas de besoin.
Un groupe de 3 à 5 personnes parait idéale pour une sortie classique en ski de randonnée. Pour une sortie plus technique (couloir…), on réduira plutôt le nombre de participants (3, max 4).
Soit on adapte la sortie au groupe, soit on adapte le groupe à la sortie ! (attention au copain de dernière minute…). On essaiera ainsi de :
- constituer un groupe équilibré (niveaux techniques et physiques similaires ou complémentaires) de personnes qui se connaissent ayant les mêmes attentes
- identifier les points forts et faibles de chacun aussi bien physiquement, techniquement que mentalement (caractère, atouts/faiblesses).
- identifier un éventuel leader
Que signifie B.E.R.A ?
Bulletin d’Estimation du Risque d’avalanche !!!
Pour rappel, en France, c'est Météo France qui est en charge de sa rédaction. Les prévisionnistes des 8 centres météorologiques de montagne s'appuient sur un large réseau d'observateurs nivo météorologiques (postes d'observations principalement tenus par le personnel des domaines skiables + stations automatiques). Après une expérimentation positive sur les départements de la Savoie et de la Haute Savoie les deux dernières années, une nouvelle convention a été signée entre le SNGM et Météo-France pour développer un réseau de guides-observateurs et ainsi améliorer la prévision du risque d'avalanche en dehors du domaine skiable.
Le BERA est disponible sur le site de Météo France. Il n'existe pas de lien direct mais vous pouvez retrouver celui du massif du Mont Blanc sur cette page en cliquant sur le pictogramme "Risque d'avalanche" : https://meteofrance.com/meteo-montagne/chamonix/740562
Il s'appuie sur l'échelle européenne (uniformisée en 2017 avec la disparition des drapeaux) qui comporte 5 indices de risques de 1 à 5, précisés par une description qualitative de l’état de stabilité du manteau neigeux et de l’activité avalancheuse (probabilité de déclenchement, taille des avalanches…). Plein d'infos importantes ici : http://www.meteo.fr/guide/avalanche_guide.html
Le BERA indique au maximum deux situations avalancheuses prédominantes (sur les 5 situations avalancheuses typiques), en distinguant les versants et les altitudes concernés. Il différencie systématiquement les départs spontanés et provoqués.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une ESTIMATION. Il tente d’analyser la stabilité du manteau neigeux. Il n’est valable qu’en dehors des pistes balisées et ouvertes.
Il ne faut pas s’en tenir à l’indice (qui donne un aperçu rapide mais très incomplet de la situation) mais faire une lecture approfondie de tout le bulletin. En rapport avec l’itinéraire envisagé, il permet de se renseigner sur la qualité de la neige et de l’enneigement, de comprendre la situation nivologique globale, d’identifier les versants critiques ainsi que le degré des pentes et les altitudes concernées. Evolution importante cette année avec notamment une tendance pour le surlendemain plus détaillée et l’introduction de pictogrammes pour les situations avalancheuses typiques !
Il faut compléter cette lecture par celle de la météo.
Le BERA ne constitue ni un feu vert ni un feu rouge. C’est un outil d’aide à la décision qu’il faut compléter par ses propres informations et observations glanées sur le terrain.
L’échelle de référence est celle du massif. Il ne suffit donc pas pour évaluer la stabilité d’une pente. D’autres méthodes et outils existent pour cela (Nivotest, méthode CRISTAL, analyse du manteau neigeux).
Le risque 3 correspond
au risque moyen
au degré de risque où il y’a le plus d’accidents d’avalanche
à un risque marqué
L’échelle européenne du risque d’avalanche indique :
Indice du risque : 3- Marqué
Stabilité du manteau neigeux : Dans de nombreuses pentes, suffisamment raides, le manteau neigeux n'est que modérément à faiblement stabilisé
Probabilité du déclenchement : Déclenchements d'avalanches possibles parfois même par faible surcharge et dans de nombreuses pentes, surtout celles généralement décrites dans le bulletin. Dans certaines situations, quelques départs spontanés d'avalanches de taille moyenne, et parfois assez grosse, sont possibles
Par rapport au risque 2, « l'instabilité s'aggrave et s'étend à de nombreuses pentes dont les particularités topographiques sont généralement décrites dans le bulletin. Suivant les situations il sera fait mention des zones les plus exposées, sans oublier que la réalité du terrain, notamment après des épisodes de neige ventée, exclut une localisation trop stricte des secteurs. L'instabilité est alors assez marquée pour que des déclenchements puissent se produire sous l'effet de faibles surcharges, comme le passage d'un seul skieur. »
Les accidents d’avalanches mortels surviennent essentiellement lorsque le niveau de danger annoncé par le BERA est marqué (48%), preuve que ce risque marqué (et non pas moyen ou modéré) est parfois mal interprété. A noter que la part d’accidents par risque 2 augmente significativement depuis quelques années ce qui traduit probablement une baisse de la vigilance.
Pour ne pas perdre mes skis, je privilégie
Leashs ou stop skis ??? Il faut savoir que législativement, l’un ou l’autre sont obligatoires lorsque l’on évolue sur le domaine skiable.
En hors-piste ou en rando, La Chamoniarde (mais pas que !) déconseille l’usage des leashs. De nombreux tests réalisés sur les différents modèles ont démontré que la force de rupture est trop élevée pour qu’ils jouent le rôle de « fusibles ». En cas de chute, ils constituent un facteur aggravant des blessures. Pire en cas d’avalanche où ils transforment les skis en « ancres » (comme les dragonnes des bâtons) avec pour conséquence d’être tiré sous la neige (risque d’ensevelissement majeur), diminuant fortement les chances de survie.
A l’heure actuelle, tous les fabricants proposent des fixations avec des stops skis, qui sont donc à privilégier.
Si vraiment vous n’arrivez pas à changer vos vieilles habitudes (ce qui, rappelons le, n’est jamais bon !!!), il faudra penser à décrocher le leash à l’approche d’une pente douteuse. Pour rappel, les notices des fabricants n’indiquent le verrouillage des fixations à pin que pour la montée.
Quel triptyque est indispensable en ski de rando ?
fromage, gnole, saucisson
DVA, pelle, sonde
des airpods chargés, un bonnet « Time for the peuf », des skis neufs ! Le style c’est important !
un sac airbag, des vêtements Recco, un chien d’avalanche
Bien entendu, DVA, pelle, sonde. Tous les trois !
Il serait fâcheux d’effectuer la recherche au DVA puis de ne pas pouvoir localiser précisément la victime pace que l’on n’a pas de sonde ou de devoir creuser avec ses mains…
Un test a été réalisé, les participants ont tous reçu une formation identique. Voici en moyenne leur temps de recherche pour retrouver un enseveli :
DVA, pelle, sonde : 15 minutes
DVA, pelle : 30 minutes
DVA seul : 1h …
Quelles sont les 3 fonctionnalités indispensables d’un DVA ?
Quelques infos générales sur le DVA :
Le DVA (Détecteur de Victime d’Avalanche), anciennement ARVA (Appareil de Recherche de Victimes d’Avalanche, acronyme réservé depuis par une marque) est à l’heure actuelle le seul appareil qui permet de localiser efficacement une personne ensevelie en sauvetage autonome. Il s’agit d’un appareil émetteur-récepteur qui utilise une onde dont la fréquence est utilisée au niveau mondial afin que les DVA de marques et modèles différents soient compatibles.
Historique
70’s : premiers DVA : système Skadi (Etats Unis) ; Barryvox (Suisse), Pieps (Autriche) mais fréquences différentes = incompatibilité entre appareils !!!
1984 : fréquence unique (457kHz) normée au niveau européen mais utilisée au niveau mondial
80’s : DVA analogiques (1 antenne) : plus commercialisés actuellement mais on en voit malheureusement) encore !
1997 : 1er DVA numérique 2 antennes (Tracker)
2003 : 1er DVA numérique 3 antennes (PIEPS, suivi par le Pulse Barryvox en 2006)
20’s : dernière gamme de DVA numérique : processeurs plus puissants qui permettent de gagner en portée, sensibilité, rapidité, précision. Il s’agit d’évolutions uniquement car on est arrivé « au bout » de la technologie du 457khz.
Un DVA, comment ça marche ?
En mode « émission », n’importe quel DVA envoie un signal (champs électromagnétique) de 457 Khz dans l’espace et dans toutes les directions (forme d’ellipse). C’est la plus grande antenne qui travaille : sa taille influence la puissance du signal et donc la distance à laquelle il peut être « capté ».
Lorsqu’on le bascule en mode recherche, le DVA cherche le signal émis par d’autres DVA. Dès réception, une flèche (direction) et un numéro (distance maximale indicative à laquelle se trouve l’autre appareil) apparaissent sur l’écran. Dans le cas d’un appareil analogique (qui rappelons le, sont obsolètes), il émet un bip dont l’intensité augmente lorsque le DVA est bien orienté en direction de l’autre DVA et lorsque l’on s’en rapproche.
Quel DVA choisir ?
Pas facile de s’y retrouver, surtout quand on ne s’y connait pas très bien. La première chose à faire est de comprendre comment fonctionne un DVA ainsi que les principales phases/étapes de la recherche DVA. Cela permet de savoir de quelles fonctionnalités nous avons besoin et pourquoi. A l’heure actuelle, 3 fonctionnalités sont indispensables :
- Mode numérique : fini les bipbips des appareils analogiques et les écouteurs lorsqu’il y a du vent. Même si le signal émis (onde 457 Khz) n’a pas changé, le processeur de l’appareil analyse lui-même le ou les signaux ce qui simplifie et accélère nettement la recherche.
- 3 antennes : depuis les années 2000 (et la fin des DVA analogiques), une 3ème antenne équipe les DVA (1 seule fonctionne en mode émission mais les 3 « travaillent » en mode recherche). Cela permet d’être plus rapide mais surtout plus précis et efficace dans la recherche finale.
- Fonction marquage : un bouton permet à un DVA en mode recherche d’éliminer (de ne plus tenir compte) le signal d’un DVA que l’on vient de localiser. Il se focalise ainsi sur les autres signaux, plus lointains. Cette fonctionnalité concerne la recherche multi victime qui est de loin la situation la plus complexe que l’on peut être amené à gérer.
D’autres sont recommandées :
- Fonction test de groupe qui permet de simplifier et fiabiliser le test/double test DVA en excluant tous les autres signaux et interférences, et donc tout dysfonctionnement possible d’un DVA du groupe.
- Commutation automatique sur le mode émission : en cas de sur-avalanche par exemple, le DVA détecte qu’il n’y a plus de mouvements et rebascule en mode émission
- Mode de recherche hybride (numérique/analogique) qui permet de résoudre des situations complexes (interférences, grand nombre d’ensevelis sur un petit périmètre…)
- Mode « standby » « send-sauvetage » ou « veille » qui permet de garder son appareil allumé sans perturber le sauveteur qui fait la recherche.
Certains fabricants mettent parfois en avant le prix, le poids, la distance de portée, l’ergonomie au détriment des critères essentiels listés ci-dessus. Prendre en considération la facilité pour changer les piles, l’étanchéité, la possibilité de les réviser et de mettre à jours les softwares peut avoir du sens mais ça ne doit pas être primordial.
Connaitre son DVA et l’entretenir
- Lire attentivement et comprendre la notice
- Savoir le paramétrer (ce qui signifie que l’on connait l’appareil)
- Connaitre parfaitement son fonctionnement et ses fonctionnalités, l’utiliser régulièrement
- Utiliser des piles alcalines ou lithium suivant ce qui est indiqué dans la notice (curiosité : la longueur des piles varie légèrement d’une marque à l’autre : cela peut suffire à provoquer un mauvais contact ou perdre les piles). Jamais de piles rechargeables ou de batteries
- Vérifier régulièrement qu’il n’est pas endommagé (écran, compartiment piles, étanchéité…)
- Enlever les piles en fin de saison pour qu’elles ne coulent pas ce qui pourrait instaurer un mauvais contact (et un DVA qui s’éteint pendant la journée par exemple…)
- Mettre à jour le software et le faire réviser régulièrement
Je porte mon DVA
Le port du DVA dépend de 3 critères à respecter scrupuleusement : (par ordre d’importance)
- DVA à plus de 20cm de toute interférence (appareil électronique ou objet métallique)
- DVA non visible tout au long de la sortie (sous des couches de vêtement)
- DVA accessible facilement pour être manipulé et restant accroché à soi
Les notices d’utilisation des différents appareils préconisent généralement :
- Harnais ou holster fourni avec l’appareil sous plusieurs couches de vêtement (celles qu’on n’enlèvera pas) : cela permet d’avoir le DVA proche du corps (pour ceux ayant la fonction « données vitales »). En revanche, il n’est pas forcément facilement accessible en cas de besoin (check, action de sauvetage). A éviter au printemps ou lorsqu’il fait chaud et qu’on évolue en tenue légère (tee-shirt).
- Poche du pantalon, écran contre le corps, en prenant soin de l’attacher (boucle de sécurité, ceinture…) via le cordon prévu pour (dont la résistance est étudiée pour résister en cas d’avalanche même si le DVA est sorti). Le DVA est immédiatement accessible mais il subit plus de chocs (risque de détérioration) dans cette configuration. Cette option est obligatoire pour les porteurs de pacemaker.
Le port du DVA dans le sac à dos ou dans la poche de la veste est à proscrire. Les poches des couches internes sont également à éviter car on risque de les enlever en cours de journée, et le DVA avec.
Ma pelle doit être
Votre pelle doit impérativement être en métal car le plastique ça casse (surtout quand il fait froid) et ce serait dommage de se retrouver à creuser avec les mains pour sortir ton pote !
Le manche doit être télescopique afin de gagner en efficacité. Le pelletage est l’étape la plus longue et la plus dure du sauvetage et est souvent négligée. Nous avons tendance à se focaliser sur la recherche DVA. Entrainez vous aussi à pelleter !!!
La poignée doit être ergonomique : en pelletant, de la glace peut se former rapidement sur le manche et la poignée, et ce même avec des gants. Il est indispensable d’avoir une bonne prise en main même avec des moufles.
Avant de partir en ski de rando, pour vérifier que l’on a bien tous un DVA et qu’il fonctionne correctement, on
Le check DVA est une étape indispensable pour la sécurité des membres d’un groupe.
Le double test est à privilégier car c’est la seule méthode qui permet de vérifier le bon fonctionnement de chaque DVA en émission et en recherche ainsi qu’un rangement approprié de l’appareil (hors interférences…). Le dysfonctionnement d’un appareil doit faire renoncer son propriétaire à la sortie.
Le test simple (phase 2) peut suffire lorsque les membres du groupe ont effectué un double test récemment. Le leader vérifie alors que les DVA du groupe émettent correctement et qu’ils ne sont pas soumis à des interférences.
Quand et où :
Il doit être effectué en début de journée (et pas en haut des remontées mécaniques ou à la fin du portage), de manière à éviter un oubli dans la voiture, de pouvoir en louer un (ou changer les piles) et que ce soit simple pour envisager un plan B... Attention à choisir un endroit sans trop d’interférences (éviter parkings, proximité RM et queues). Les appareils dotés de la fonction test de groupe solutionnent le problème lié aux interférences.
Il est indispensable de connaitre le niveau de ses piles (se référer à la notice de votre appareil) la veille lorsque l’on prépare son matériel. Nous vous conseillons cependant de toujours avoir des piles de secours dans votre sac, pour vous ou pour les autres.
1/ Autotest : allumer son appareil, vérifier le niveau de piles de son appareil (se référer au manuel d’utilisation). L’appareil effectue automatiquement un autotest.
Phase 1
Le leader met son DVA en émission (rangé dans la poche du pantalon/holster).
Les autres participants activent le mode recherche de leur DVA (si test de groupe pas dispo) en le tenant à la main.
En maintenant une distance d’au moins 3 m entre eux, ils s’approchent un par un du leader (vérifier que la valeur diminue).
A 1m (utiliser le bras, le bâton ou la pointe des skis pour respecter cette distance), marquer un arrêt et vérifier que la valeur affichée ne soit pas supérieure à 1.4.
Phase 2 (test simple)
Les participants basculent en mode émission et rangent leur DVA (poche ou holster). Ils sont ainsi « prêts à partir », ils se postent à 3m les uns des autres.
Le leader passe en mode recherche DVA à la main. Il passe et s’arrête à son tour à 1m des autres participants. Là aussi, la valeur indiquée par le DVA doit diminuer et ne pas être supérieur à 1.4.
Attention : le leader doit impérativement penser à repasser en mode émission !
Si la valeur affichée sur le DVA en mode recherche est supérieure à 1.4 pour une distance réelle de 1m, le DVA en émission est considéré comme non fonctionnel. !!! Cela peut aussi être dû à des interférences : renouveler le test en éloignant tout objet électronique ou métallique.
Mode Test de groupe :
Certains appareils proposent la fonction « test de groupe ». En l’activant, l’appareil réduit automatiquement la portée à 1m, excluant ainsi les signaux des autres appareils et interférences permanentes (pylônes lignes électriques…).
Cela permet de détecter de manière certaine tout dysfonctionnement possible d’un DVA du groupe.
En mode test de groupe, le DVA contrôle aussi la qualité du signal du DVA en émission. A 1 m, une information (visuelle et/ou sonore suivant les modèles) nous confirme le bon fonctionnement de ce dernier.
Sur une pente inférieure à 30°, je ne risque rien
Vrai
Faux
Stéphanie de Monaco
Une avalanche ne peut pas se déclencher dans une pente inférieure à 30°.
En revanche, elle peut arriver depuis des pentes surplombantes (déclenchement naturel, à distance ou par d’autres pratiquants).
Et puis il n’y a pas que le risque d’avalanche : risque de chute, collision avec un arbre ou rocher…
Je suis avec quelqu’un de très expérimenté et qui connait parfaitement la sortie
Effectuer une sortie avec quelqu’un d’expérimenté et qui connait l’itinéraire est sans aucun doute un plus.
MAIS, l’analyse de l’accidentologie le démontre (voir question 2), « les pratiquants confirmés et « du coin » seraient même les plus touchés ». Il faut probablement encore une fois aller chercher l’explication du côté des facteurs humains (tout ce qui est capable d’influencer notre comportement et nos décisions). En matière de sécurité, c’est tout ce qui vient de soi ou des autres et qui peut être la cause absolue ou partielle d’un accident.
Il est aujourd’hui acquis qu’un pratiquant expérimenté doit particulièrement se méfier de certains pièges comme la surestimation, la sensation de facilité, le faux sentiment de sécurité…
Enfin, il ne faut pas oublier qu’une communication efficace est essentielle. Il faut s’exprimer et échanger régulièrement ; et surtout ; écouter tout le monde. La bonne pratique est d’appliquer le No-go : s’autoriser le renoncement en cas de doutes même chez un seul participant.
Si vous ne le « sentez pas », si vous êtes fatigué, il faut absolument en parler avec le leader et les autres participants ! Quitte à payer sa tournée au bistrot !
Focus : Les pièges de l'inconscient (Ian McCammon)
Des travaux ont aussi mis en évidence l’importance de tenir compte des pièges de l’inconscient :
- L’habitude : nos actions passées guident notre comportement dans des situations familières (itinéraire connu, pratique routinière). Le constat : une grande partie des accidents se produisent sur des itinéraires connus par les victimes et concerne les pratiquants expérimentés. « J’ai toujours fait comme ça y’a pas de raison » ;
- L’obstination/excès de détermination : plus on est motivés et plus on est allé loin dans l’effort, moins on va être réceptif à certains signaux (timing, conditions). On va avoir tendance à conforter notre choix initial d’y aller (il est démontré qu’il est plus facile de renoncer à une course la veille que faire demi-tour en cours de route) : « on ne va quand même pas buter ici »
- Le désir de séduction : pratiquer une activité ou orienter un choix/décision dans l’optique de plaire, de se faire remarquer et accepter. « Chez les hommes, cela ce manifeste souvent par des conduites à risques, particulièrement chez l’adolescent et le jeune adulte »
- L’aura de l'expert : excès de confiance dans le leader qui peut lui aussi se tromper ou ne pas avoir l’expérience/compétences suffisantes, se faire influencer par un conseil ou avis externe qui va altérer notre propre analyse.
- Le positionnement et consensus social (complémentaire au désir de séduction). Lorsque l’on est regardé/observé, on a tendance à avoir plus confiance en ses compétences et à prendre plus de risques. C’est aussi la tendance à vouloir faire comme tout le monde.
- La sensation de rareté : tendance a « pousser » et prendre des risques pour saisir une opportunité (pente encore vierge, grosse poudre, itinéraire rarement en condition…)
Devant une pente suspecte
Lorsqu’on se trouve devant une pente douteuse, c’est déjà bien car on a identifié le danger ! La deuxième étape consiste à analyser les conséquences liées à ce danger puis les mesures que je peux mettre en place. Ces trois phases vont déterminer le niveau de risque (faible, moyen, acceptable, inacceptable) qui définit lui-même un niveau de vigilance : détendu, méfiant, alerté, hasardeux. C’est le principe de la démarche Cristal développée par Alain Duclos (https://www.data-avalanche.org/cristal). Le mode hasardeux est à bannir de toute les pratiques.
L’idéal est de tout mettre en œuvre pour évoluer en sécurité. Plusieurs options :
Evitement
La solution idéale réside souvent à ne pas se soustraire à la menace (j’évite de m’exposer au danger) en adaptant mon itinéraire.
Réduction
Si je ne peux éviter le danger, et que le risque reste acceptable, il peut être possible d’intervenir sur les éventuelles conséquences, en réduisant par exemple l’exposition ou la gravité. Je vais alors adapter mon comportement, ma technique pour me protéger : je m’espace et on passe un par un dans la pente, en se regroupant dans des « îlots » de sécurité.
Cette solution n’est pas forcément à prioriser car on décide volontairement de se diriger vers le danger, de « l’affronter » en quelque sorte. Une erreur quelconque de jugement peut avoir de lourdes conséquences si on l’a sous-estimé. Et comme on dit, l’erreur est humaine. C’est ce que l’on peut qualifier d’engagement (« c’est mon choix, en toute connaissance de cause, d’y aller »). On accepte le risque : « La montagne est un espace de liberté ou il appartient à chacun de prendre et d’assumer ses décisions selon ses observations, déductions et convictions »
Renoncement
Enfin, lorsque le risque est inacceptable, il faut tout simplement savoir renoncer en changeant d’objectif ou en rentrant à la maison. C’est souvent une décision frustrante, que l’on tarde à prendre. Mais « quand y a un doute y a pas de doute ». Une fois cette décision prise, on ressent souvent une très grande satisfaction/soulagement, comme si c’était finalement évident et que notre expérience s’est enrichie.
Cette décision sera toujours plus facile à prendre et à accepter si elle a été anticipée ensemble lors de notre préparation de course.
Avant de faire ta recherche DVA, tu dois :
Avant de faire ma recherche DVA (une seule personne effectue la recherche sauf si l’avalanche est de très grande ampleur) :
- on charge une personne de passer l’alerte
- j’éteins mon téléphone et je le mets dans mon sac (idem pour ma montre connectée ou mes gants chauffants)
- je demande aux autres participants de basculer leur DVA en mode « send sauvetage » / « standby ». Avec cette option, le DVA se met en veille (ni émission ni recherche) puis rebascule automatiquement en émission en cas de sur-avalanche. Sans cette fonction, éteindre le DVA.
3 chiffres à retenir concernant le DVA qui doit être à :
- 20 cm d’un appareil en émission
- 50 cm de tout appareil éteint en mode recherche
- 10 m d’un appareil (téléphone, radio) en communication
Lors de la recherche DVA, je déchausse lorsque le DVA indique
Moi je déchausse pas, jamais !
Rappelons les différentes étapes de la recherche
Recherche de signal
Bien garder les gants. La sonde et la pelle restent dans le sac. Bâtons dans une main, le DVA dans l’autre à proximité de l’oreille (afin que le regard reste concentré sur la recherche et la vérification des indices de surface).
Partir skis aux pieds pour balayer l’avalanche par des Z (respecter les distances indiquées pour votre modèle de DVA). Attention à ne pas chuter, ni à trop descendre lors des virages (préférer les conversions qui évitent ces 2 dernières éventualités). On ouvre les yeux (indices) et les oreilles (écoute d’appels à l’aide)
Si on se situe en aval de l’avalanche, mettre les peaux ou remonter le dépôt en escaliers ou à pied (loin d’être la meilleure situation, on peut vite perdre du temps !).
Recherche approximative (mon DVA m‘indique qu’il capte un ou plusieurs signal(aux)
Mettre le DVA devant soi afin de pouvoir lire l’écran. Garder les skis et suivre la direction (flèche) indiquée par le DVA en chasse-neige. Les ondes émises par le DVA ayant une forme d’ellipse, il est normal de ne pas aller « droit » vers la victime, ma trace forme un arc de cercle. Vérifier que la valeur affichée diminue. Pour rappel, la valeur indiquée par le DVA est indicative (elle correspond à la distance maximale qui nous sépare de l’enseveli). Plus on se rapproche, plus la distance est précise (véritablement fiable dans les 8-10 derniers mètres).
Recherche fine
Lorsque le DVA indique la valeur 10 (qui signifie que l’autre DVA est au maximum à 10 m de moi), il faut considérablement ralentir pour laisser le processeur du DVA « travailler » et obtenir une recherche la plus précise possible. Déchausser (et mettre les bâtons « à l’épaule ») et continuer à pied (un pas par seconde) en tenant le DVA à deux mains, toujours en suivant la flèche.
Recherche finale
A 3 (la personne ensevelie est donc à moins de 3 m), encore ralentir et abaisser le DVA à la hauteur du genou. Avancer sur une droite tant que la valeur diminue. Lorsque la valeur augmente, revenir en arrière en suivant sa trace (reculer) sans changer le DVA d’orientation (de sens) jusqu’à revenir à l’endroit de la valeur minimale.
De ce point, réaliser la croix (si maitrisée) : déplacer le DVA (toujours au niveau du genou et sans le changer de sens) perpendiculairement vers la droite puis la gauche (ou vice-versa, peu importe !). Vérifier si on obtient une valeur inférieure. Reproduire la croix à partir de ce nouveau point maximum 2 fois.
Baliser le point final avec un bâton afin de visualiser le centre du sondage. Si la valeur est inférieure ou égale à 0.6, passer directement au pelletage.
Pour trouver le point d'ensevelissement de la victime, on sonde en spirale carrée tous les :
Commencer par sonder à l’endroit précis marqué par le DVA. Si on n’a pas de touche, sonder en carré autour de ce point tous les cm.
La sonde doit être impérativement plantée perpendiculairement à la neige. Lorsque l’on a une touche, laisser la sonde en place.
Pour dégager 1 m de neige, je vais avoir besoin
Le pelletage demande un entraînement sérieux, puisqu’il est, et de loin, l’étape la plus chronophage et la plus physique. C’est à ce moment que l’on peut vite perdre des minutes précieuses si on n’a pas la bonne pelle, la bonne technique et un peu de résistance.
Pelleter au niveau de la sonde, sauf s’il y a trop peu de « sauveteurs » par rapport à la profondeur d’ensevelissement. Dans ce cas creuser en aval à 1.5/2 fois la profondeur d’ensevelissement indiquée par la sonde
Tenir la pelle comme une rame et creuser en forme de U afin de s’approcher progressivement de la victime.
Si la neige est dure, découper des blocs en pressant du pied la lame de la pelle tenue perpendiculairement à la surface de la neige en découpant les trois côtés. Privilégier une découpe en forme de demi-lune et pas trop gros afin de ménager vos forces pour les évacuer.
Ne pas jeter la neige en l’air mais l’évacuer vers l’arrière (« pagayer »).
Garder les gants (ça éviter de prendre froid et limite un peu la formation de glace sur le manche et la poignée).
On considère qu’il faut déplacer 5m3 soit 2.5 tonnes de neige pour dégager complétement une personne ensevelie à 1 m de profondeur.
- Pour dégager 50cm, je vais avoir besoin de 5’,
- Pour 1m entre 8’ et 25’,
- Pour 2m entre 15’ et 45’,
- Pour 3m entre 20’ et 1h !
Une fois proche d’elle, dégager en priorité (et délicatement) le haut du corps et libérer les voies aériennes.
Vous avez lu jusqu'au bout, bravo et merci pour votre attention ! Vous avez gagné une papillote, passez la chercher à l'OHM ;)